
Dans les pas de George Sand en Berry – Partie I

Portrait de George Sand par Auguste Charpentier – © A²I
La présence de George Sand est encore indélébile dans le sud du Berry. En plus d’y avoir vécu, elle a situé l’intrigue de bon nombre de ses romans champêtres dans les paysages berrichons. Partons dans les pas de George Sand…
Sa maison à Nohant
Cette maison de maître, construite à la fin du XVIIIe siècle a été acquise par Madame Dupin de Francueil, grand-mère de Aurore Dupin alias George Sand. La maison voit grandir la future écrivaine qui, devenant adolescente, vit entre Paris et Nohant. Lorsque sa grand-mère décéde en 1821, elle hérite de ce domaine familial et y revient fréquemment avant de s’y installer définitivement en 1853.

Domaine de George Sand – © Gillard & Vincent
Ce domaine a été le lieu de nombreuses réceptions : George Sand y accueille les grands noms de la société tels que Franz Lizst, Honoré de Balzac ou Gustave Flaubert. Frédéric Chopin y séjourne également. Très inspirée par ce lieu auquel elle tient et par les paysages champêtres du Berry, elle y écrit la plus grande partie de son œuvre : La Mare au Diable, La Petite Fadette, ou encore François le Champi.
Une marque théâtrale
Une maison qui respire l’art puisque George Sand y installe un théâtre dans les années 1850 pour divertir ses convives : Balzac, Chopin, Flaubert ou Liszt… Le décor reste intact pendant plus d’un siècle, comme si George Sand avait quitté les lieux la veille. Elle intègre aussi un petit théâtre de marionnettes, dont elle coud elle-même les costumes des figurines, sculptées par son fils, Maurice. Le théâtre est une partie très importante du domaine puisque de nombreuses représentations ont rassemblé les plus grands de l’époque. Depuis le début d’année 2022, le théâtre créé par l’artiste a fait peau neuve : deux décors ont pu être reconstitués suite à de nombreuses recherches où moultes éléments de décors ont été recensés.
Un jardin unique en son genre
Passionnée par le jardinage et la botanique, George Sand prend soin d’élaborer les extérieurs de son domaine, consacrant un temps considérable à son jardin d’environ cinq hectares. Un verger, une roseraie, un petit bois aux allures romantiques, potager, jardin de cèdres et de parfums… Un véritable coin d’enchantement qui se ressent encore aujourd’hui comme un lieu d’inspiration.

Jardin du domaine – © Gillard & Vincent
C’est d’ailleurs dans le domaine familial qui la voit grandir, écrire, jardiner et festoyer, que George Sand s’éteint le 8 juin 1876. Elle est enterrée au petit cimetière du domaine, son domaine qu’elle affectionnait tant. Le cimetière est d’ailleurs accessible lors de la visite.
Un festival romantique…
Tous les ans, en juin et juillet, le Nohant Festival Chopin raisonne au cœur du domaine de George Sand à Nohant. Organisé par l’association Musique au pays de George Sand, il est consacré à la période romantique et accueille chaque été de prestigieux pianistes, mais pas que… Une véritable rencontre musicale et littéraire, dans ce lieu symbolique puisqu’illustré par George Sand et Frédéric Chopin. Des concerts mais aussi des causeries, des rencontres et des récitations musicales de l’écrivain qui animent l’ancienne bergerie du Domaine. Le Nohant Festival Chopin est la fusion de deux manifestations précédentes : les Rencontres internationales Frédéric Chopin et les Fêtes romantiques de Nohant. Un festival symbolique et unique dédié au romantisme au pays de George Sand !
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La librairie
Lors de votre passage chez George Sand, n’oubliez pas de faire une halte à la librairie à l’entrée du Domaine ! Vous y trouverez une multitudes d’éditions de l’écrivaine ainsi que des études qui lui sont consacrées. Pour le jeune public, des bandes dessinées, des ouvrages autour du jardin de George Sand, du Berry en général et de la musique sont proposés. Un endroit chaleureux où il est même possible de chiner quelque bijoux et accessoires !
MAISON DE GEORGE SAND
2 Place Sainte-Anne
36400 Nohant-Vic
Tél. : 02 54 31 06 04
www.maison-george-sand.fr
La Mare au Diable
En plus d’être le titre de l’un de ses romans les plus populaires, la Mare au Diable existe dans la vraie vie. Amoureuse des paysages berrichons, George Sand introduit ses souvenirs d’enfance au centre de ses œuvres. Cette histoire d’amour qui débute entre Germain et la petite Marie, égarés en pleine nuit aux abords de cette mare fait en effet référence à une mésaventure qu’elle a vécu enfant. Elle raconte ce souvenir amer, survenu dans un bois entre Nohant et Châteauroux dans ses mémoires « Histoire de ma vie ».

La mare au Diable à Mers-sur-Indre – © Isabelle Bardiau
De nombreuses fois dans ses ouvrages, l’écrivaine évoque des personnes perdues en pleine nuit au milieu de nulle part, au bord d’une mare et dans une atmosphère de frayeur. En plus d’être anecdotique, elle se sert de ce souvenir associé à la nature qu’elle transforme en point de départ du roman, autrement-dit, de l’histoire d’amour entre les deux protagonistes. Un véritable lien entre le fantastique, la nature, et bien-sûr… Le romantisme.
Vous souhaitez voir la mystérieuse Mare au Diable ? Elle se situe sur la commune de Mers-sur-Indre entre Châteauroux et La Châtre, dans le bois de Chanteloube, au bord de la départementale 38. Elle n’est qu’à quelques kilomètres de Nohant-Vic. Un conseil… N’y allez pas seul(e)…

Panneau du Bois de Chanteloube – © Jean-Marc Surand
Route de La Mare au Diable
36230 MERS-SUR-INDRE
02 54 31 06 52
Coordonnées GPS : 46.684733, 1.871224
Plus d’informations sur www.pays-george-sand.com
Le Moulin d’Angibault
Niché dans un petit coin de verdure où règnent paix et quiétude, le Moulin d’Angibault du XIXème siècle est encore en action grâce à la force de l’eau. La pièce de vie du meunier a été recomposée afin que chaque visiteur puisse imaginer le fonctionnement d’un moulin à eau et le quotidien d’un meunier. Tous les mécanismes du moulin ainsi que le mobilier sont en état de fonctionnement, comme si la rivière de la Vauvre, clapotant sur la roue à aubes, allait moudre le fameux blé pour le pain.

Moulin d’Angibault – © Isabelle Bardiau
L’endroit a sert de décor pour « Le Meunier d’Angibault », œuvre de George Sand entrecroisant deux histoires d’amour : celle d’un couple citadin et d’un couple de campagnard, dont chacun des deux membres sont issus de milieux sociaux différents. Toujours éprise par le paysage champêtre d’un Berry qu’elle chéri tant, l’écrivaine attache beaucoup d’importance au travail des paysans, constatant aussi la richesse des châtelains qui l’entouraient. Ce « coin de paradis sauvage » comme elle le décrit dans son roman, est donc le décor idéal pour une (ou deux !) histoire romantique entre une aristocrate et un étudiant dans la pauvreté, ou encore entre un meunier et une riche paysanne. Au cœur de cette prairie d’environ sept hectares, de nombreux chênes centenaires et essences promettent de belles promenades et activités de loisirs !

Prairie du moulin – © Sarah Arnould
Angibault
36230 MONTIPOURET
02 54 31 11 46
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Le château de Sarzay
Cette forteresse médiévale du XIVème siècle est l’un des sites sandiens les plus populaires. Classé parmi les Monuments Historiques, le château de Sarzay a été construit par le Seigneur Matthieu de Barbançois. Le château comprenait auparavant une poterne, deux murs d’enceinte recouvrant cinq hectares, trente-huit tours de défense, trois pont-levis, ainsi que du matériel militaire. Un imposant édifice niché en pleine Vallée Noire qui sort intacte des guerres de Religions et de Cent Ans, de la Fronde et de la Révolution. Un historique très riche qui témoigne de la puissance de cette forteresse remarquable.

Château de Sarzay et la maison d’habitation – © Lezbroz
Le château de Sarzay est également un élément de décor pour « Le Meunier d’Angibault » évoqué précédemment. George Sand le décrit comme un « castel assez élégant » ou un « manoir antique. » Il sert de demeure pour la baronne Marcelle de Blanchemont, l’une des protagonistes du roman.
« Le château de Blanchemont avec son paysage, sa garenne et sa ferme, existe tel que je l’ai fidèlement dépeint ; seulement il s’appelle autrement… »
Le propriétaire actuel, Richard Hurbain, œuvre pour la restauration de l’édifice : il a restauré les dépendances afin d’y accueillir une belle salle de réception, des chambres d’hôtes ainsi qu’un gîte. La maison d’habitation date du XIXème siècle, comme George Sand l’a connu : « logis d’un riche fermier de l’époque, exploitant la terre et la main d’œuvre au prix d’un bol de soupe ». Il a également restauré certaines douves, toujours en eau, et a fait construire une halle de style médiévale, comme celle que l’on peut trouver à Cluis.

Château de Sarzay – © Trip In Wild
Le château se visite tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Pour réserver une des chambres d’hôtes, le gîte ou encore la salle de réception :
02 54 31 32 25
06 72 20 57 40
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La villa Algira de Gargilesse-Dampierre
Ce n’est pas un secret, George Sand aimait son Berry et aimait surtout s’y promener. Lors d’une balade en bord de Creuse avec son compagnon Alexandre Manceau, elle découvre le village de Gargilesse en 1857. Coup de foudre immédiat ! Elle souhaite y acquérir une chaumière le plus rapidement possible. Manceau se charge donc de lui trouver ce qu’elle souhaite et lui achète, un mois plus tard, une petite maison en contrebas du château. Après quelques travaux, étudiés pour que « chacun ait tout son fourniment, chacun son clou, chacun son pot, la place de chaque botte, … », Manceau lui offre ce logis qu’elle voulait tant.

Village de Gargilesse-Dampierre – © A²I
George Sand aime venir se ressourcer et prendre du temps pour elle dans cette résidence secondaire, en compagnie de son fils Maurice, de son compagnon et de ses amis. C’est dans cette partie du Berry, au cœur de la Vallée de la Creuse, qu’elle trouve l’inspiration pour « Balade autour d’un Village » où elle décrit avec précision les habitants, les paysages, la faune et la flore, mais aussi les coutumes et traditions du coin. Elle s’inspire aussi de ces paysages pour planter le décor de son œuvre « Le Péché de Monsieur Antoine ».
Aujourd’hui, la Villa Algira est un petit musée qui présente souvenirs et objets : vêtements et accessoires, meubles, photographies, documents personnels… Tout ce qui est en lien avec ses activités et passe-temps.
Le saviez-vous ?
Le nom que porte la Villa Algira vient d’un papillon découvert par Manceau lors d’une promenade aux abords de Gargilesse. Algira est une espèce de papillon rarissime en Berry puisqu’elle est originaire d’Afrique.

Intérieur de la Villa Algira – © A²I
La Villa Algira vous accueille du 1er avril au 1er octobre (sauf le mardi)
Maison de George Sand – « Villa Algira »
36190 Gargilesse
Tél : 06 07 04 44 80 / 06 81 19 65 53
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Commentaires - Un commentaire
Cougny J P - Le 5 novembre 2022
Ma femme et moi avons visité tout cela car fans de cette écrivain.