Publié le 9 novembre 2022

Dans les pas de George Sand en Berry – Partie IV

George Sand n’a pas finit de nous surprendre ! Dans la quatrième partie de notre guide, découvrez les sites et monuments qui ont servi de muse à la romancière. Prenez les chemins de campagne, traversez les petits villages du Boischaut sud et découvrez-en tous les secrets…

Les fresques de Vic

Le Pays de George Sand détient de nombreux monuments et édifices emblématiques de l’art roman. L’église Saint-Martin de Vic, plutôt basique au premier coup d’œil, possède de superbes fresques romanes du XIIe siècle. Il suffit de pousser la porte du monument pour se laisser surprendre par ces peintures exceptionnelles dont le nom de l’artiste reste inconnu. Découvertes par hasard en 1849 par l’abbé Périgaud, desservant de la paroisse de Vic, elles étaient dissimulées sous plusieurs enduits superposés. Il les remet au jour avec l’aide du sacristain. C’est alors que George Sand s’intéresse à cette découverte inattendue. Grâce à ses relations, elle intervient auprès de Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments Historiques et de Jean-Baptiste Lassus, architecte : les fresques seront classée au rang des Monuments Historiques le 18 janvier 1850.

Intérieur de l’église de Vic – © Bestjobers

L’intervention de George Sand est donc déterminante dans la sauvegarde de ces fresques qui relatent les principales scène de l’enfant du Christ. Les personnages représentés possèdent un sourcil unique et des joues rouges. Ils immortalisent la Bible sous forme de bande dessinée. Parmi les scènes, ont peut également reconnaître la Cène, la Passion et des épisodes de la vie de Saint-Martin.

« Cette grange, cette masure, si nue, si laide, si insignifiante, est au nombre des choses les plus rares, les plus précieuses » George Sand, Correspondances

Les fresques de l’église de Vic ont subi plusieurs campagnes de restauration en raison des altérations du temps et de l’effacement. Les progrès des techniques de conservation ont bien-sûr permis de garder ses fresques « vivantes ». Un double de ces fresques a été réalisé par le peintre Paul-Albert Moras en 1940. Il figure à la Cité de l’architecture et du patrimoine, au cœur des collections nationales du musée des Monuments français.

Fresques de Vic – © A²I

Église Saint-Martin de Vic
Le Bourg
36400 NOHANT-VIC
Tel : 02 54 48 10 65
Office de tourisme du Pays de George Sand – 02 54 48 22 64

Lys-Saint-Georges

À l’origine, le village de Lys-Saint-Georges s’appelait Oliccium. Selon l’anecdote rapportée par George Sand, le nom « Lys-Saint-Georges » viendrait de la réconciliation entre Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion, après s’être beaucoup affrontés dans la région. Ils se seraient retrouvés au château lors du traditionnel banquet pour marquer leur accord : « Lys » pour le Lys de France et « Saint-Georges » en hommage au patron d’Angleterre.

George Sand est encore et toujours séduite par l’un des villages pittoresques de la Vallée Noire. Elle écrit même que c’est « une paroisse poétique et au paysage sublime ».

Lys-Saint-Georges est bien connu pour son château. Construit sur une ancienne forteresse médiévale, il est reconnaissable par son donjon et son pont du XVIIIe siècle, deux éléments subsistants sur quelques unes des onze tours à l’époque. L’édifice est niché sur un éperon naturel qui domine la vallée du Gourdon, avec un jardin surélevé qui offre un beau panorama. Il est également inscrits aux Monuments Historiques.

À savoir : Le château n’est visible que depuis la route et n’est pas ouvert à la visite.

Vue aérienne du château de Lys-Saint-Georges – © Fabien Voileau

Dans son ouvrage précédemment évoqué, « La Vallée Noire », elle s’en inspire afin de guider le voyageur dont elle parle à la troisième personne : « Au Lys, il visitera le château et l’affreux cachot où Ludovic Sforce a langui dix-huit mois. Il déjeunera en plein air, je le lui conseille, pour admirer le pays environnant, et ensuite il ira gagner le Magnié par Fourche et la grande prairie. »

En se baladant dans ce petit village plein de charme (oui, encore un !), on découvre aussi l’église Saint-Léger, une petite chapelle du XIIIe siècle appelée la Léproserie ou encore la maison du Parlement.

Vue sur l’église Saint-Léger – © A²I

Possibilité de visites commentées sur demande en contactant l’ARDET.

Village de Lys-Saint-Georges
3630 LYS-SAINT-GEORGES
Tel : 06 72 81 09 04
Tel mairie : 02 54 30 81 52
Office de tourisme du Pays de George Sand – 02 54 48 22 64

La Basilique de Neuvy-Saint-Sépulchre

C’est encore un joyau de l’art roman que l’on peut retrouver en pays de George Sand, à Neuvy-Saint-Sépulchre. La fameuse basilique Saint-Étienne classée au patrimoine mondial de l’UNESCO (au titre des chemins de St-Jacques de Compostelle) figure parmi les incontournables du Berry. Cette imposante basilique du XIe siècle est une réplique de l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Construite sur un modèle unique, elle a la particularité d’être double : une nef centrale, collatéraux et chevet plat et une rotonde à trois niveaux : celle-ci attire directement l’œil à peine passé les portes du monument.

Rotonde de la basilique – © Lionel Muller

Parmi les nombreuses autres répliques du Saint-Sépulcre, c’est l’une des seules à avoir gardé son apparence d’origine. George Sand évoque rarement, voire jamais la basilique dans ses romans. Néanmoins, elle dit l’avoir visité en 1860 en compagnie d’Adolphe Joanne, créateur des guides de voyages Joanne qui succèdent aux Guides Bleus. « Nous avons bu de la bière, de la limonade gazeuse dans un cabaret, les vêpres finies, nous avons été voir l’église. »

Basilique Saint-Étienne
1 Rue de l’Abbée Bedu
36230 NEUVY-SAINT-SEPULCHRE
Tel : 02 54 48 08 59

Le château de Montgivray

Le château de Montgivray est à la base une commanderie et un hôpital. Autrefois enfermé dans une enceinte fortifiée, il n’en restent que deux tours. Construit en 1130 par un vassal du seigneur de La Châtre, il change de propriétaire de nombreuses fois avant d’appartenir à Charles de Villeneuve, poursuivi en expropriation par Hippolyte Chatiron, son gendre, demi-frère de George Sand qui en devient propriétaire. Il appartient ensuite à Solange Sand, la fille de George, devenue Solange Clésinger à la suite de son mariage avec le fantasque sculpteur Jean-Baptiste Clésinger. Elle en fait sa demeure en 1873 et devient propriétaire le 26 septembre 1875 jusqu’en 1898.

Château de Montgivray depuis le parc – © A²I

En 1956, la commune de Montgivray y installe la mairie. Dans ce petit écrin de verdure où l’Indre ruisselle paisiblement, la mairie ouvre quelques fois le château aux visiteurs, notamment pour les Journées du Patrimoine. On y découvre de belles salles, notamment celle du Palmier ou des vingt-neuf glaces, qui était autrefois la chambre de Solange Sand. Si vous avez la chance de visiter ce qui est sans nul doute le trésor le plus précieux de la commune, vous admirerez les peintures réalisées par Solange Sand sur les murs d’une des tours d’entrée du château.

Le château est néanmoins visible depuis l’extérieur par le parc de la mairie. Des visites sont possibles sur demande.

Château de Montgivray
Le bourg
Mairie
36400 MONTGIVRAY
02 54 06 10 36

  • 9 novembre 2022
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Berrichonne de naissance, je suis toujours surprise de découvrir les trésors cachés de cette région. Laissez-vous tenter par une expérience unique en Berry, le temps d'un séjour... ou pour toujours !

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