Le Parc naturel régional de la Brenne est bien connu pour ses paysages d’exception, mais aussi pour ses milliers d’étangs et son activité piscicole d’envergure. L’histoire de ses premiers étangs remonte au Moyen-Âge et contribue depuis, à la montée en puissance de ce territoire grâce à l’implication de ses acteurs et producteurs locaux. Découvrez la pisciculture d’hier et d’aujourd’hui…

Un peu d’histoire…

La Brenne est une vaste zone de transition entre le bassin parisien et le massif central. Dans l’histoire des hommes, il est difficile de trouver de l’eau à cause d’un écoulement trop lent. Il est donc difficile de satisfaire les besoins de l’homme et des troupeaux. Les abbayes de Saint-Michel et de Méobecq ont un rôle important dans l’installation de réserves d’eau de type « étang » sur des cours d’eau. Cette solution se disperse et les premiers étangs n’évoluent qu’à partir du milieu du 20^e siècle. Et oui, les étangs de Brenne sont à l’origine, crées par l’homme ! La géologie de ce territoire permet l’étanchéité du fond de l’étang qui fait que l’eau est retenue par une chaussée (aussi appelée digue) que l’on peut vidanger à volonté grâce à un dispositif de vidange. L’étang sert d’abord d’abreuvement des hommes et du bétail, mais aussi de production d’énergie pour un moulin ou une forge.

Et la pisciculture alors ?

La Brenne se spécialise réellement dans la production de poisson à partir du 14^e jusqu’au 17^e siècle. C’est alors l’âge d’or de la pisciculture dans cette région, notamment grâce à l’arrivée de la carpe qui va révolutionner le domaine. Appréciée, peu exigeante, grégaire et intéressante vis-à-vis de son élevage, elle devient un atout pour les producteurs. Très rentable et facile à transporter du producteur jusqu’au lieu de consommation, la carpe représente 80 à 90% de production piscicole jusqu’au début du 20^e siècle. On se spécialise donc sur un type de poisson : la carpe.

Après une période « d’assainissement » de la Brenne, l’économie piscicole est redressée par les propriétaires d’étangs et les producteurs. Le 20^e siècle est marqué par la modernisation de l’élevage de la carpe au niveau national. La mise en œuvre de techniques d’élevage change, tout comme les méthodes d’alevinage et les étangs en provenance d’Europe sont gérés différemment : l’ère de la pisciculture rationnelle a sonné ! C’est alors que de nouveaux types de carpes font leur apparition. Importées d’Europe et croisées, elle sont appelées carpes à « croissance rapide » ou « améliorées » afin de donner la fameuse Carpe Royale.

Une évolution considérable

L’arrivée du cormoran a fortement influé sur la production de poisson en l’espace de 10 ans, ce qui équivaut à une perte de 400 tonnes de poissons. Une alternative est donc mise en place : tous les poissons sont pêchés et les plus petits sont stockés dans des bassins protégés. Les plus gros sont gardés pour négociations. Le négociant se rend sur les étangs patrimoniaux pour faire des prestations de pêche avec le propriétaire. Ils trient ensembles les poissons et le négociant stocke sa sélection dans son centre d’allotement pour revendre à des grossistes par exemple. Aujourd’hui, 75% des poissons de Brenne partent pour le repeuplement des rivières ou des étangs privés de loisirs.

Deuxième région piscicole de France

La Brenne, c’est 7000 ha d’étangs pour une production d’environ 800 tonnes de poissons par an. La carpe est encore et toujours en tête avec 60% de production annuelle et les 40% restant concernent les brochets, les gardons ou encore les tanches. La majorité de la production piscicole est exportée en Allemagne, dans l’est de la France et au Royaume-Uni. La filière concerne une cinquantaine d’emplois directs et trente autres, la transformation ou encore la fabrication de matériel.

Au début des années 2000, l’entreprise artisanale Fish Brenne, spécialisée dans la transformation de poisson est créée. Suivie ensuite de Saveurs de Brenne, spécialisée dans la fabrication de conserves à base de poissons d’eau douce. Rillettes, terrines, plats cuisinés ou encore soupes de poissons sont vendus sur le territoire et dans diverses boutiques locales !

Envie de déguster les fameuses frites de carpe pour l’apéritif ? Découvrez la recette ici ! Vous pouvez également vous rendre à l’espace restauration de la Maison du Parc toute l’année pour savourer cet incontournable de la région !

La saviez-vous ?

Les savoirs, savoir-faire et pratiques sociales liés à la pisciculture dans les étangs de la Brenne sont inclus au

 

 

 

 

Cet inventaire regroupe les traditions héritées et toujours d’actualité. Une belle mise en lumière du territoire de la Brenne qui lui permet de retrouver ses lettres de noblesse.

Les pêches d’étangs

Comme le veut la tradition, du mois d’octobre jusqu’au printemps, les étangs sont vidangés puis pêchés à l’aide d’un grand filet qui piège les poissons. La technique reste la même malgré la progression des moyens employés : l’étang le plus en aval est le premier de la chaîne à être pêché avant d’être rempli d’eau par la vidange de l’étang en amont. Selon le niveau d’eau et la surface de l’étang, il se vide sur plusieurs jours ou plusieurs semaines : si l’étang se vide trop lentement, la pêche n’est pas possible à cause du niveau de l’eau. À l’inverse, s’il se vide trop vite, les poissons peuvent mourir. Grâce aux filets, les pêcheurs appréhendent des carpes, des brochets, des tanches et des perches. Une fois la capture terminée, les poissons sont pesés et triés par espèces dans des bacs oxygénés appartenant aux pisciculteurs.

Vous souhaitez participer à une pêche d’étang ? Profitez des prochaines dates !

• Samedi 26 novembre à 8h15 – Lingé
• Samedi 3 décembre à 8h15 – Mézières-en-Brenne
• Lundi 5 décembre à 8h15 – Rosnay
• Mercredi 30 décembre à 8h15 – Mézières-en-Brenne
• Vendredi 16 décembre à 8h15 – Rosnay
• Vendredi 16 décembre à 8h15 – Migné

Informations et réservation ici !