Publié le 9 mars 2023

Les grues cendrées en Brenne

Oiseaux majestueux, les grues cendrées entreprennent chaque année une migration de plusieurs milliers de kilomètres à travers l’Europe. Le Parc naturel Régional de la Brenne a la chance d’être sur leur axe migratoire. Ainsi, 2 fois par an, ces oiseaux uniques sont observables en Berry. Pour en savoir plus sur les grues cendrées, on a testé pour vous une balade accompagnée proposée par Destination Brenne.

 

Le Parc naturel Régional de la Brenne

Composée de 3 400 étangs, cette zone a été classée Parc naturel Régional en 1989. Ses étangs ont été entièrement créés par des moines durant le Moyen-Âge. En effet, la terre n’était pas apte pour la culture de végétaux, les moines de la région ont donc décidé d’aménager le territoire afin de développer la pisciculture dans la région. 

En plus d’avoir développé l’économie locale, la biodiversité profite grandement de ce territoire. Très apprécié des oiseaux, on retrouve près de 380 espèces d’oiseaux en Brenne (espèces migratrices, hivernantes et nicheuses confondues).

 

Les grues cendrées, d’où viennent-elles ?

Grue cendrée

Une Grue cendrée

Avant tout, écoutons attentivement les explications de notre guide Tony, un anglais tombé amoureux de la Brenne. Il observe les grues depuis plusieurs décennies et connaît ainsi tous leurs secrets.

Les grues cendrées font partie des plus grands oiseaux d’Europe. Elles viennent du Nord de l’Europe, où elles vivent durant l’été. Lorsque l’hiver approche, comme beaucoup d’espèces d’oiseaux, elles migrent vers le Sud, jusqu’en Espagne. L’hiver espagnol étant plus clément que l’hiver scandinave, elles y passeront toute la période hivernale avant d’entamer leur trajet retour. En général, leurs périodes de migration se déroulent de novembre à mars. Ainsi, durant ce long voyage, elles restent plusieurs jours en Brenne afin de se reposer et se nourrir.

En novembre, lorsqu’elles migrent vers l’Espagne, les grues tazonnent et font de longues pauses. A contrario, lorsqu’elles retournent vers le nord de l’Europe, elles remontent plus rapidement. En effet, étant un oiseau qui niche au sol, les premières arrivées dans les pays scandinaves ont les meilleurs emplacements pour leur nid.

Dû au réchauffement climatique, les grues remontent de plus en plus tôt vers le nord. En 2023, plus de 15% d’entre elles avaient déjà quitté la Brenne le 15 février. Toutefois, elles restent vigilantes. En effet, si elles remontent trop tôt et qu’il fait trop froid, elles seront obligées de redescendre vers le centre de l’Europe, ce qui équivaut à un demi-tour et une perte d’énergie.

Pourquoi les grues cendrées passent au-dessus de la Brenne ?

Contrairement à certaines espèces, les grues cendrées ne suivent pas les littoraux lors de leurs migrations. En effet, elles font plus ou moins une ligne droite et directe entre le nord de l’Europe et l’Espagne. C’est grâce à cela qu’elles survolent le Berry, et plus particulièrement la Brenne.

De plus, les grues cendrées raffolent du maïs, l’un des végétaux cultivés en Brenne. Néanmoins, elles ne posent aucun problème aux agriculteurs locaux car elles mangent uniquement ce qui reste après les récoltes. Les agriculteurs ne voient donc pas leurs récoltes de maïs impactées.

Couple de grues cendrées dans un champ de maïs

Couple de grues cendrées dans un champ de maïs ©A2I

Dernier point important, les grues sont des grands oiseaux (entre 1m15 et 1m30 de hauteur), qui vivent principalement au sol. De ce fait, elles aiment dormir les pattes dans l’eau. En effet, les mouvements de l’eau permettent aux grues de savoir si quelque chose s’approche d’elles. “Le pays de 1001 étangs” est donc un endroit idéal pour les accueillir en grand nombre.

Entre le calme, le maïs et les étangs, la Brenne est donc une étape de prédilection pour les grues cendrées. Espèce protégée, en Brenne, on ne décompte pas moins de 400 000 individus, contre 40 000 seulement il y a plusieurs dizaine d’années.

Les grues cendrées, sociables mais peureuses 

Les grues cendrées ont une espérance de vie de 30 ans et font partie des espèces qui se mettent en couple pour la vie. Une fois leur partenaire trouvé, le couple ne se sépare pas jusqu’à ce que l’un d’eux meurt. Elles sont si loyales que si l’un des deux individus ne peut pas migrer (à cause d’une blessure ou d’une maladie), son/sa partenaire restera à ses côtés et ne migrera pas avec le reste du groupe.

Ce sont également des oiseaux qui vivent en groupe de plusieurs dizaines d’individus. Cependant, lorsque l’on observe bien un groupe, on arrive à distinguer les couples. Même groupées, elles restent proches de leur partenaire. Il arrive que l’on voit des plus petits groupes, de moins de 10 individus ou encore des couples seuls, mais elles ont tendance à se regrouper lors des vols. Lorsqu’elles ont un petit, il est primordial que celui-ci fasse son premier trajet avec sa famille, sinon il se perd. On distingue les jeunes grues grâce à leur plumage brun, contrairement aux adultes qui sont gris.

Grues cendrées en groupe

Grues cendrées en groupe

Même si les grues sont sociables entre elles, elles n’en restent pas moins des oiseaux très peureux et difficilement approchables. Si vous souhaitez les observer, armez-vous de jumelles ou de longues vues car vous les verrez seulement de loin. Dès que quelque chose s’approche un peu trop ou fait trop de bruit (voiture, tracteur…) elles s’envoleront pour un champs plus calme. En respectant leur zone de confort, vous pourrez avoir la chance de les observer. Enfin, si vous voulez savoir où elles se posent, nous vous conseillons les visites guidées avec Destination Brenne.

Vous pouvez également les observer un peu partout dans le Berry, lors de leur vol. Pour cela, tendez l’oreille, elles sont très bavardes . Très souvent, vous les entendrez avant de les voir dans le ciel !

Grues cendrées en vol

Grues cendrées en vol ©A2I

  • 9 mars 2023
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  • 2 commentaires

Poitevine d'origine, j'ai choisi le Berry pour mes études. Je prends plaisir à le découvrir au fil de ses châteaux et espaces naturels.

Commentaires - 2 commentaires

Sylvain -

J'ai bloqué quelques instants sur tazonner :) D'après un article de la NR ("Parler berrichon" de 2017), ce serait "prendre son temps". Je l'écris, au cas où d'autres migrants que moi achoppent dans leur lecture de l'article !

charret -

j adore regarder les grues posées mais sans les déranger et cette année 2023 tout le monde en a vu à des endroits ou j en voyais jamais comme cette année

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