
Découvrez l’envers du décor : le Berry souterrain
Il existe un autre Berry : celui des grottes, cavités, mines et carrières souterraines. Les comités de spéléologie du Cher et de l’Indre proposent des initiations pour découvrir ce monde original et méconnu. L’aventure est à nos portes, ou plutôt sous nos pieds.
Vous aimez le Berry, celui que l’on parcourt sous les rayons du soleil, mais avez-vous essayé l’autre Berry : le Berry « souterrain », celui des grottes, cavités, mines… ? Un envers du décor à la fois mystérieux et attirant qui se parcourt, se découvre, se visite lui aussi.
Les deux départements berrichons présentent des profils souterrains assez différents. Le Cher ne compte que peu de grottes et cavités naturelles – localisées principalement dans le sud du Cher, à Meillant et Bruère-Allichamps notamment – mais il abrite en revanche de nombreux sites créés par l’homme au fil des siècles : « Des mines de fer et des carrières souterraines, autour de Bourges, Mehun, Veaugues, Sancerre… Certaines carrières ont été exploitées dès le Moyen-âge et plusieurs d’entre elles ont par la suite été utilisées comme champignonnières, jusque dans les années 1980, explique Patrick Redouté, président-adjoint du Comité de spéléologie du Cher. Certaines carrières sont immenses et s’étendent sur plusieurs hectares avec une hauteur qui peut atteindre cinq mètres ». Comme quoi les amateurs de grands espaces peuvent aussi trouver leur bonheur dans les profondeurs souterraines !
Cent-vingt cavités dans l’Indre
De son côté, l’Indre recèle lui aussi d’anciennes carrières et champignonnières, dans la région de Valençay et Luçay-le-Mâle en particulier, mais le Bas-Berry se distingue surtout par ses cavités naturelles. « C’est le département de la région Centre Val de Loire le plus riche en cavités, souligne Thierry Masson, président du comité départemental de spéléologie. On en dénombre cent-vingt, depuis la petite de trois mètres de profondeur jusqu’à celle de 2,5 kilomètres de long. La plupart se situent dans la région du Blanc, mais l’on en trouve aussi vers Argenton et Tendu. Ce sont des cavités plutôt horizontales, mais il y a aussi quelques verticalités qui réclament un peu d’escalade. D’autres présentent des résurgences ou des concrétions de calcaire… ». Une richesse et une diversité qui ne manquent pas d’attirer des spéléologues d’autres régions : « On peut dire qu’il existe un tourisme spéléologique dans l’Indre, confirme Thierry Masson. Environ deux cents à trois cents personnes viennent chez nous chaque année, de la région parisienne et de départements voisins, avec l’envie de découvrir d’autres cavités ».
Les comités de spéléologie du Cher et de l’Indre, affiliés à la fédération française de spéléologie, proposent par ailleurs des initiations pour tous ceux qui souhaitent tenter l’expérience du monde souterrain. « C’est accessible dès l’âge de 10-11 ans », indique Patrick Redouté. Outre le fait de ne pas être claustrophobe, « nous vérifions simplement qu’il n’y a pas d’appréhension de l’obscurité ou du vide », ajoute Thierry Masson. Pour une vingtaine d’euros (incluant l’assurance et le prêt du matériel), chacun peut ainsi goûter à l’ivresse des profondeurs terrestres en compagnie d’encadrants expérimentés, apprendre à manipuler le matériel nécessaire à tout spéléologue averti et se laisser séduire par les charmes de cet envers du décor. Et ils sont nombreux, ces charmes : « Certaines personnes pratiquent la spéléologie pour l’aspect sportif, d’autres parce qu’ils s’intéressent à la faune cavernicole ou aux chauves-souris, d’autres encore pour la photographie, etc. », souligne Patrick Redouté.
Réveillez l’explorateur qui sommeille en vous
Le monde souterrain permet, par définition, de sortir des sentiers battus. Mieux encore, c’est sans doute l’un des derniers espaces sur Terre où la notion d’exploration conserve encore tout son sens. Et cela, y compris en Berry. « Des choses restent à identifier, en Berry comme partout en France, poursuit Patrick Redouté. Un relevé topographique de tout ce qui existe dans le Cher est d’ailleurs actuellement en cours ». La recherche s’effectue par prospection, mais aussi, par exemple, en vérifiant sur le terrain d’anciennes histoires qui évoquent la présence d’une grotte ou une cavité. Dans l’Indre, les investigations permettront peut-être d’y découvrir un jour des peintures rupestres datant des hommes préhistoriques. « Nous n’en avons pas encore trouvé dans le département, indique Thierry Masson, mais il est tout à fait possible qu’il y en ait, dans la mesure où il en a été trouvé dans la Vienne, de l’autre côté de l’Anglin qui constitue la frontière avec ce département. »
Alors, si vous avez une âme d’explorateur ou simplement envie de découvrir un univers à la fois méconnu et surprenant, inutile de parcourir la moitié du globe en direction de contrées exotiques, l’aventure vous attend ici, en Berry. Juste sous vos pieds.
Infos pratiques :
Pour les demandes d’initiation, contacter :
Patrick Devallière (06 73 01 44 86) ou Patrick Redouté (06 78 11 15 73) du comité de spéléologie du Cher
Thierry Masson (06 48 19 98 19) du comité de spéléologie de l’Indre.