L’année 2024 marque le bicentenaire de la naissance d’Alfred Dauvergne (1824-1885), architecte départemental de l’Indre et de la ville de Châteauroux. Lui et l’un de ses deux fils, également architecte, sont à l’origine de nombreux bâtiments dans le Berry, ayant réalisé ou restauré presque tous les édifices de l’Indre.

Dauvergne : un « bâtisseur » du Berry !

Né à Challans, en Vendée, Alfred Dauvergne a étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il intègre l’atelier d’Abel Blouet en 1847, l’architecte qui a fini l’Arc de Triomphe. Il côtoyait déjà les plus grands ! Il épouse Radegonde Léontine Bourdesol en 1846, dont le père était maire d’Argenton-sur-Creuse. En plus de son talent, de ses excellents résultats et de ses connexions familiales bien placées, Dauvergne a bénéficié du soutien des élus locaux pour décrocher le poste d’architecte en chef du département de l’Indre, notamment grâce à un contexte économique et social plutôt favorable à cette époque.

©Isabelle Bardiau

Des réalisations architecturales variées

Alfred Dauvergne est un architecte prolifique ! Il a travaillé sur de nombreux projets civils et religieux, publics et privés. Son premier gros chantier dans l’Indre ? Le palais de justice de Châteauroux (1851). Il est d’ailleurs nommé architecte de la ville de Châteauroux en 1866 ! S’enchaînent ensuite de nombreuses réalisations, dont son œuvre principale : l’église Saint-André (1876). On notera l’église Notre-Dame, la manufacture Balsan en collaboration avec Eugène Rolland, ou encore la caserne d’infanterie.

©Bestjobers

Église Saint-André de Châteauroux

Réalisée en 1876 par Alfred Dauvergne

Dans l’Indre, les sous-préfectures de La Châtre et Issoudun, le château de Lancosme à Vendœuvres, les palais de justice de la Châtre et du Blanc, 71 écoles, 21 églises paroissiales et 5 chapelles de pèlerinage… La liste est longue ! Les châteaux de Cluis Dessous, du Bouchet à Rosnay et de Lancosme à Vendœuvres ont pu profiter de travaux de rénovation réalisés sous la direction d’Alfred Dauvergne, leur offrant ainsi une nouvelle jeunesse. Il réalise plus de 340 constructions d’intérêt public, et se retire en 1884, dans sa ferme des Thibauds au Pêchereau, près d’Argenton.

Les Dauvergne : architectes de père en fils

Henry et Louis Dauvergne, tous deux fils d’Alfred Dauvergne, ont suivi les traces de leur père en devenant des architectes accomplis. Louis, le cadet, s’établi plutôt à Paris. Henry marche dans les pas de son père et rejoint son agence en sortant de l’école des Beaux-Arts à Paris. Il succède à son père en tant qu’architecte départemental de l’Indre.

Il poursuit les travaux de réparation et restauration entrepris par son père, tel que la restauration du château Raoul. Parmi ses réalisations, on compte les châteaux de Greuille à Sassierges-Saint-Germain et de Chandaire à Arthon, la restauration des châteaux d’Azay-le-Ferron et de Bouges, les reconstructions des églises Saint-Germain de La Châtre et Saint-Génitour du Blanc. Dans le département, cette famille d’architectes a réalisé près de 1 300 bâtiments entre 1849 et 1900.

Dauvergne, 200 ans après

Ce qui frappe chez Alfred Dauvergne, c’est à la fois la quantité et la qualité de ses réalisations. Il se distinguait par sa capacité à répondre à n’importe quelle commande. Ses projets allaient du plus petit au plus grand, certains s’étalant sur plus d’une dizaine d’années. Ses réalisations ne sont peut-être pas toutes passionnantes, mais elles se distinguent par leur qualité incroyable, ce qui laisse aujourd’hui, un héritage patrimonial époustouflant.

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